Texte et photographies : Pascale Hervieu
Le festival de Montier-en-Der fêtait ses 15 ans cette année. Et pourtant, alors que tous les photographes de nature et sans doute un grand nombre d’entre vous, ne rateraient pour rien au monde ce rendez-vous annuel, ce fut pour moi une grande découverte et une nouvelle aventure !
Jeudi matin 7 h 10, porte d’Italie, Je vous invite à monter dans la voiture (celle d’Yvon qui m’a très gentiment conduit partout où il fallait aller au cours de ces 4 jours). Destination Montier-en-Der. Alors que nous roulons vers 4 jours de plaisir, des milliers d’automobilistes, loin de se douter de ce qui se joue là-bas en Champagne-Ardennes, s’agglutinent sur la file d’en face pour entrer dans Paris. Nous savourons notre chance, d’autant plus que nous assistons aussi à un magnifique lever de soleil quelque part sur la route entre Paris et Troyes. Olivier, arrivé sur place la veille, nous téléphone pour savoir où nous sommes. Il nous annonce la pluie ce matin sur Montier. J’ai été bien prévenue : « prévoie des vêtements chauds et imperméables car il peut faire très froid à Montier et surtout, apporte des chaussures qui ne craignent pas l’eau car quand il pleut on marche vite dans la gadoue ! ». Alors, je suis équipée ! Cependant, ce serait mieux avec le soleil. Nous l’accrochons à la voiture et au fur et à mesure de notre voyage, le ciel se dégage. Vers 10 heures, nous voyons les premières grues dans les champs ainsi que quelques chevreuils. Nous entrons dans le vif du sujet ! Passage rapide chez notre logeuse et nous filons directement à l’UFOLEP de Giffaumont-Champaubert où nous avons nos attaches, qui elles sont déjà au travail.
Nous décidons de commencer notre visite ici et ça commence fort ! Un tour rapide permet de mesurer que l’on se trouve dans le haut lieu de la technologie avec des stands à faire tourner la tête et à affoler les comptes en banque !
Les appareils photos et des objectifs derniers cris, des jumelles, des imprimantes, des sacs à dos, des pieds photo, des vêtements, des tentes affûts, des logiciels, des accessoires divers et variés et du Champagne… rien ne manque ! Les visiteurs se font nombreux aussi, nul doute qu’un bon nombre d’affaires se feront ici durant ces 4 jours.
Au détour d’une allée, on peut aussi admirer l’exposition « Lumières de Minuit en Islande » de Cédric Jacquet qui dédicace son livre « C’est beau près de chez vous ».
13 heures Après un repas rapide pris sous le chapiteau de restauration, Yvon et moi partons pour Montier. Il est temps d’aller faire un tour à la salle Saint-Berchaire sur le stand de l’ASCPF et d’aller saluer les « gardiens de l’expo ». Nous y retrouvons Serge et Thérèse ainsi que Jean-Pierre, Philippe et Claude.
L’exposition est placée sur une estrade au fond de la salle, face à l’entrée. On ne peut pas la rater ! Elle est la seule, dans ce lieu, à bénéficier d’un éclairage pour 2 photos, ce qui bonifie vraiment l’installation et met bien en valeur les photos qui, d’autre part, sont d’un très bon niveau. Les visiteurs ne s’y sont pas trompés qui ont été nombreux à venir l’admirer durant les 4 jours et pour certains, qui ont souhaité repartir avec un souvenir. Quelques tirages des années précédentes ont été vendus ainsi que les derniers numéros d’Objectif Nature encore disponibles.
Le stand sera aussi, au cours des 4 jours, le lieu de rencontre entre les membres de l’association. Pour ma part, J’ai pu voir certains d’entre vous que je connaissais déjà, faire connaissance avec d’autres que je n’avais pas encore rencontrés et cela a été un grand plaisir. Je sais aussi que j’ai raté quelques rencontres, Dommage ! Ce sera pour une autre fois !
Le festival c’est au total 14 lieux d’exposition répartis dans et autour de Montier-en-Der dans un rayon d’une dizaine de kilomètres. Le visiter en intégralité est un « travail à plein temps » si l’on veut tout voir.
C’est aussi un grand nombre de conférences et animations sur les différents lieux. A ce titre, l’ASCPF était inscrite pour faire 2 animations pour les scolaires autour du thème « la pratique de la chasse photographique ».
Intéressés par le sujet, Yvon et moi avons décidé d’y assister et nous avons rejoint le vendredi Pascal et Claude qui devaient animer ces deux moments. Après un temps d’installation et de répétition générale, nous avons attendu en vain un public qui n’est jamais venu. Probablement y a-t-il eu un problème de communication au sein de cette grosse machine qu’est l’organisation du festival… Cependant, ceci n’a pas atteint notre bonne humeur et nous avons malgré tout passé un bon moment ensemble !
Tout dire et tout décrire de ce festival relève de l’impossible si l’on ne veut rien oublier. Je vous propose plutôt de faire quelques zooms sur des expos ou phénomènes qui ont marqué ma mémoire au cours des visites de ces 4 jours.
Tout d’abord, une visite sous le chapiteau sur le stand des photos sélectionnées s’impose. Deux membres de l’association y ont trouvé une place de choix avec chacun une photo : Bernard avec sa photo « Jardin d’enfants en Chartreuse » et Gérard avec une photo intitulée « drôle de nuage ».
Au détour des allées nous découvrons aussi le stand de l’IFWP où nous avons pu discuter un moment avec Laurence sa présidente. Nous découvrons aussi Une exposition magnifique sur le renard de Sergey Gorshkov, La non moins magnifique exposition de Hellio et Van Ingen, le stand de Naturimages où nous avons croisé Franck, et un stand d’objets anciens qui nous rappellent que la photo n’a pas toujours eu besoin des appareils les plus sophistiqués pour exister. Nous passons également sur le Stand de « Découverte du Vivant » de qui je vous parle chaque fois que je fais une sortie en mer et par l’exposition « Terre de contrastes » de Paul Starosta et Stéphane Hette.
Nous avons visité également les expositions en extérieur comme celle qui s’est tenue dans le magnifique cadre des haras ainsi que l’abbatiale de Montier, preuve que tous les lieux ont été investis.
Voilà un aperçu tout à fait rapide et subjectif, tout d’abord parce que le nombre des exposants était bien trop important pour pouvoir les citer tous et que d’autre part, je n’ai pas pensé à prendre des photos dès le premier jour. Nous nous sommes donc rendus dans des lieux comme Der Nature où nous avons vu les très belles expositions de Jacques Tournel ainsi que celle de Fabrice Cahez et Philippe Moes sans que je puisse en témoigner. En d’autres lieux, nous avons découvert le travail de Nathan Livartowski, jeune photographe bourré de talent. Sans oublier bien sûr, la très belle exposition de Sergio ou autrement dit, Serge Deboffle et les photos sous-marines de Jean-Louis Danan sur le stand de la FPF (Fédération Photographique de France) qui étaient du plus bel effet !
Nous avons pu constater que sur pas mal de stand, outre les expositions photos, des diaporamas étaient projetés sur grand écran. Ceci peut être une bonne idée pour montrer au public l’étendu du travail d’un photographe ou d’une association.
Attention cependant aux effets pervers que nous avons pu constater sur le stand de Christophe Sidamon-Pesson et son exposition « Tichodrome follet de l’à-pic ». La projection d’un film sur les conditions de prise de vue a totalement parasité l’exposition photographique, le public restant agglutiné devant l’écran ne s’est pas intéressé aux photos pourtant fabuleuses, pire même, la rendant inaccessible. J’ai dû jouer des coudes pour pouvoir y accéder et je me suis sentie comme une intruse lorsque je suis passée devant l’écran pour poursuivre ma visite !
Alors un écran oui ! Mais attention où on le place !
Le festival c’est aussi une immersion dans la foule ! Pas moins de 40 000 visiteurs cette année ont sillonné les allées des différents lieux d’exposition avec la surprise de rencontrer de temps à autres d’improbables connaissances. J’ai ainsi croisé quelques-uns de mes compagnons du sud lors des sorties en mer, certains sur rendez-vous, d’autres tout à fait par hasard, comme quoi, le monde de la photographie est petit, à moins que le centre du monde n’ait été à Montier-en-Der durant 4 jours !
Le festival, se sont aussi des soirées passées entre amis ou de bons moments de convivialité avec des personnes que l’on rencontre le temps d’un repas. Mieux que cela, le festival crée des complicités entre personnes.
Le festival cette année, ça a été 4 jours de beau temps d’une douceur très agréable. Mes vêtements chauds imperméables sont restés dans le coffre de la voiture. En revanche, j’ai été très contente de pouvoir chausser mes chaussures de marche car le festival c’est aussi une quantité de kilomètres parcourus chaque jour.
Et puis il convient de terminer par ce qui fait le charme de cette région à cette saison : la migration des grues cendrées. Nous avons eu la chance d’assister à trois magnifiques couchers de soleil avec des mouvements impressionnants de grues, l’occasion pour moi de faire quelques photos et pour Yvon de faire un film.
Merci Yvon pour ces bons moments partagés.
Merci Diane et Olivier. J’espère que ce reportage ne vous fera pas trop enrager d’avoir dû rester enfermés pendant 4 jours.