Crédit photo : Olivier Hervieu
ASCPF : Bonjour Olivier
A ce jour, tu es probablement un des membres les plus anciens de l’association. Tous les membres connaissent Olivier d’une manière ou d’une autre, mais te connaissent-ils bien ? C’est ce que nous leur proposons de découvrir à travers cette interview.
Peux-tu nous dire dans quelle région tu vis et comment tu as connu l’ASCPF ?
Olivier : Je suis originaire d’Auvergne, région que j’ai quitté à regret il y a 25 ans pour trouver du travail « à la capitale ». Je vis donc en région parisienne, en limite de la vallée de Chevreuse, site encore un peu protégé des affres de la grande ville. Je dis encore un peu, car je constate régulièrement des dégradations dans l’environnement, et certaines espèces très présentes il y 25 ans ne sont maintenant plus qu’un lointain souvenir.
Ainsi j’ai vu disparaitre les hirondelles il y a une vingtaine d’années, les cervidés être peu à peu chassés (au sens propre et figuré) de nos forêts il y a 15 ans, et plus récemment les renards se faire de plus en plus rares, le hérisson ne plus visiter mon jardin, puis les verdiers, et depuis peu ce sont les moineaux domestiques qui ont eux aussi disparu des jardins.
ASCPF : Depuis combien de temps en es-tu membre ?
Olivier : Je suis membre de l’ASCPF depuis 17 ans.
ASCPF : Tu fais partie du conseil d’administration de l’association et tu prends une part très active à la faire vivre. Peux-tu nous expliquer ton rôle et tout ce que tu mets en place ?
Olivier : En 17 ans j’ai effectivement fait beaucoup de choses à l’ASCPF. Je suis rentré au CA peu de temps après mon adhésion. Ma compagne Diane était membre du CA, cela me paraissait donc normal de m’engager autant qu’elle dans la vie de l’association pour que nous puissions agir en duo. C’est encore ainsi que nous fonctionnons aujourd’hui sur pas mal de sujets.
Même si Diane n’a malheureusement plus autant de temps qu’avant pour pouvoir participer, elle continue de suivre avec intérêt les échanges du CA et son avis m’est précieux.
Mes activités au sein du CA sont nombreuses et variées, je ne vais donc citer que deux thématiques, sur lesquelles je m’active beaucoup :
La première est «informatique».
Avec Diane, nous avons proposé au CA la mise en place d’un site internet en 1999, puis un groupe de discussion nous permettant d’avoir un échange permanent entre membres du CA.
En 2004, confrontés à la baisse du nombre des membres de l’association, nous avons milité pour la mise en œuvre du forum, en espérant que ce dernier soit un nouveau poumon pour l’association. J’avoue que cela est pour moi une très grande satisfaction de voir la communauté, allant bien au-delà des membres de l’association, qui s’est construite sur ce forum.
Aujourd’hui, c’est un lieu d’échange et de partage, animé par des photographes passionnés et qui savent entretenir l’esprit de courtoisie et d’exigence de l’ASCPF. C’est aussi un lieu qui a permis à de nombreuses personnes de découvrir la photo animalière, la chasse photographique, et de progresser jusqu’à un très bon niveau.
Récemment j’ai aussi apporté mon expertise technique pour mettre en œuvre le Blog de l’association ainsi que la page Facebook qui sont sans nul doute l’avenir pour l’ASCPF.
La deuxième est humaine, au travers des séances techniques.
Il y a une dizaine d’années, quand Maurice Châtelain à quitté la région Parisienne, j’ai eu la lourde tâche de lui succéder à l’animation des séances techniques. Ce fût, et c’est toujours pour moi, une expérience très enrichissante et qui me procure beaucoup de plaisir.
ASCPF : Qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui tu te sens bien dans l’association ? Qu’est-ce qui, à tes yeux, est essentiel à préserver ?
Olivier : L’ASCPF a une âme bien particulière. Je ne saurai pas la décrire avec précision, mais elle tourne autour de l’intérêt commun pour la nature, le respect, la volonté de perfection et les échanges qui ont lieu entre les membres, que ce soit sur le forum, lors des réunions techniques, les expos, ou les sorties sur le terrain.
C’est cela qui est important à préserver.
ASCPF : Qu’aimerais-tu dire qui te semble essentiel pour la vie de l’ASCPF ?
Olivier : Qu’elle sache garder son âme, et qu’elle continue de faire rêver les amoureux de nature.
ASCPF : Si tu veux bien, je te propose maintenant de nous présenter ton travail photographique. Depuis combien d’années fais-tu de la photo ? Comment t’est venue cette passion ?
Olivier : Dans mes plus lointains souvenirs, j’ai toujours vu un appareil reflex et un labo photo à la maison. Il était donc normal qu’à 10 ou 12 ans j’emprunte le reflex de mon grand frère, pour faire mes premières expériences, photos puis de tirages en N&B. Le labo photo a été pour moi une révélation car j’ai découvert qu’une photo se travaillait avant et après la prise de vue. Je suis persuadé que c’est cette graine semée très tôt qui fait que j’ai énormément de plaisir aujourd’hui à traiter les photos avec les logiciels modernes.
Au départ, mes sujets photographiques n’étaient pas orientés vers la photo animalière. Je photographiais essentiellement des paysages, naturels ou urbains. Ce n’est que plus tard, bien plus tard, que Diane m’a fait découvrir les joies de la photo animalière.
ASCPF : Où fais-tu tes photos ? Es-tu un grand voyageur ?
Olivier : Suis-je un grand voyageur ? Voilà une question équivoque !
Ce n’est pas la distance qui fait les grands voyages, mais la façon dont on les aborde.
Certes, certains voyages lointains sont gravés pour longtemps dans ma mémoire, mais les nombreuses échappées belles d’un Week-end ou d’une semaine à l’aventure, en France ou en Europe, avec notre camping-car sont pour moi aussi remarquables qu’un séjour dans le grand nord ou qu’une croisière aux Galápagos.
En bref, le voyage commence au coin de la rue, et comme je le franchis tous les jours, je dois être un grand voyageur !
ASCPF : As-tu une démarche particulière et que cherches-tu à montrer à travers tes photos ?
Olivier : La photo est pour moi le leitmotiv qui m’incite à partir à la découverte du monde qui m’entoure et à débuter le voyage. C’est aussi ce qui fait que je peux mettre 4h pour parcourir 1 Km à pieds, ou qu’en voiture je vais faire une pause tous les 2 km parce que j’ai vu quelque chose de remarquable. Enfin, comme c’est remarquable, je cherche à préserver cet instant, cette scène, pour les partager ensuite avec le plus grand nombre.
ASCPF : Peux-tu nous présenter 6 photos représentatives de ton travail. Si tu le souhaites, tu peux légender chacune d’elles pour les faire parler.
ASCPF : Pour terminer cette interview, je te propose de poser toi-même la dernière question, celle que tu aurais aimé que je te pose, et d’y répondre.
Olivier à lui-même : Lors de ces 17 années à l’ASCPF, de quoi es-tu le plus fier ?
Me poser cette question à moi-même est peut-être un peu narcissique, mais je l’assume. En 17 ans nous avons vu des photographes débuter, progresser et nous dépasser. Je suis très fier d’avoir pu participer à leur progression grâce à l’ASCPF, son forum et ses séances techniques. Parmi tous ces photographes, une me tient plus particulièrement à cœur, puisqu’il s’agit de ma grande sœur Pascale qui en 2007 a décidé de se mettre à la photo.
En quelques années grâce aux conseils avisés des membres de l’association, elle a su atteindre un niveau de qualité et d’exigence dans son travail photo qui me fait grandement plaisir. Enfin, l’ASCPF y a trouvé une membre très active que je remercie pour le travail qu’elle y accomplit.
ASCPF : Merci Olivier.
Olivier Hervieu