Texte : Valérie Bruneau-Querey – Photographies : Philippe de Mauroy
Le Lièvre d’Europe – Lepus europaeus
Le Lièvre d’Europe ( Lepus europaeus ) est un petit mammifère emblématique de nos champs cultivés, prairies, forêts claires, marais, dunes…on peut le rencontrer en montagne jusqu’à 2000m d’altitude. Il est plus facilement observable au petit matin ou en fin de journée. C’est un grand solitaire de ces milieux ouverts, sauf pendant la période du rut qui s’étale de la fin de l’hiver jusqu’en été.
Dans les prairies, vous pourrez aussi observer le Lapin de Garenne ( Oryctolagus cuniculus ) , cependant ce dernier affectionne plus particulièrement les endroits recouverts de végétation. Alors comment les différencier ?
Le lièvre a une taille beaucoup plus grande pouvant atteindre 70 cm de longueur. Ses pattes, ses oreilles teintées de noir aux extrémités, sont aussi beaucoup plus longues. Ses yeux sont brun jaunâtres cerclés de noir ( iris brun jaunâtre ). Pour le Lapin de Garenne à l’allure moins élancée et plus arrondie, les oreilles sont plus courtes, non teintées de noir aux extrémités et les yeux sont totalement sombres.
Par ailleurs, au niveau proportions, un Lièvre d’Europe pourra atteindre jusqu’à 6,5 kg , un Lapin de Garenne pas plus de 2.5 kg. Les longues pattes du lièvre lui permettent d’assurer des bonds fabuleux et d’atteindre une vitesse de pointe de 60km/h.
Au niveau pelage, celui du lièvre est épais, brun foncé avec une partie ventrale blanchâtre. Il y a une mue en automne qui entraîne ensuite l’apparition d’un pelage très dense, bien adapté aux milieux ouverts où parfois les conditions hivernales sont assez rigoureuses.
Entre ces deux espèces, d’autres différences existent, notamment au niveau du mode de vie.
Le Lièvre d’Europe s’abritera au niveau de gîtes, cavités au sol n’excédant pas 50cm ( parfois sous des haies ou branchages ), tandis que le Lapin de Garenne utilisera des terriers. Le lièvre peut évoluer sur un territoire de 200 hectares selon la période de l’année, seulement 20 hectares pour le lapin.
Le lièvre est herbivore, il se nourrit essentiellement de végétaux, tubercules, plantes cultivés dans les champs, écorces, bourgeons, selon les saisons.
C’est en mars que débute le rut et l’on peut alors assister à des rassemblement de mâles (bouquins) et femelles (hases) qui se livrent à de joyeuses courses poursuite. Il n’y a pas de dimorphisme sexuel évident. Le groupe adopte des attitudes démonstratives en se donnant des coups de pattes ou griffes, mais ne se mordent pas. C’est le » bouquinage « .
La reproduction dure toute l’année sauf en octobre et novembre. Il y aura 1 à 4 portées par an (gestation 41 à 42 jours) , avec en moyenne 3 levrauts qui naissent déjà avec des poils et une bonne vue. Leur développement est rapide, il sortent très vite du » nid « , car ne l’oublions pas , ceux-ci naissent en milieu ouvert. (Les lapereaux eux, naissent aveugles et sans poils). La hase allaite les levrauts, une fois par jour après le coucher du soleil et pendant 5 minutes. La maturité sexuelle est atteinte vers 6 mois.
Un petit animal sympathique qui fait la joie des photographes animaliers attirés par la faune sauvage française et qui nous rappelle sans cesse la fameuse citation de Jean de La Fontaine : » Rien ne sert de courir , il faut partir à point ! « .