Textes et photographies : Marielou Dumez
Voyage en Namibie
La Namibie est un état situé en Afrique Australe. État indépendant depuis 1990, elle est bordée à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord par l’Angola, au sud par la république d’Afrique du Sud et à l’est par le Botswana.
La bordure atlantique qui s’étend sur 2000 km environ est constituée du désert de Namib et de plaines côtières inhospitalières.
Les dunes sont dites étoilées car elles ont un soubassement de grès d’un ancien désert pétrifié et qu’elles subissent des vents provenant de multiples directions. Leur couleur rouge est due à la présence d’oxyde de fer. La plus haute culmine à 375m et fait partie des plus hautes dunes du monde.
Les découvrir au levant laisse les yeux écarquillés !
Parmi les rencontres faites en Namibie, J’ai côtoyé les Himbas de Namibie. Tout comme le paysage, les gens sont rouges. Les soins que les femmes Himbas apportent à leur corps sont très importants dans les habitudes de leur vie.
Rencontres animales :
La Namibie recense 720 espèces d’oiseaux présentes ou de passage sur le territoire.
Outre les oiseaux, de nombreuses espèces d’animaux sont présentes sur le territoire.
En Namibie, les félins sont rares. Aussi, quand on a la chance de tomber sur un groupe de lionnes en liberté, c’est une aubaine qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte, y compris ceux d’une lumière pas évidente à gérer, une distance qui, avec les vibrations de la chaleur, rend l’AF fou !
C’était une troupe de lionnes et leurs lionceaux qui se prélassaient au soleil, après probablement une nuit de festin agitée.
Leur position était à équidistance de deux trous d’eau.
Tout le monde sait que sur notre planète à l’heure actuelle, de nombreuses espèces, en particulier animales, sont en danger et pour certaines, en voie de disparition.
En Afrique c’est le cas pour presque tous les félins et principalement le Guépard dont la population namibienne représente 25% de l’effectif mondial.
Les léopards, les lions, les hyènes locaux, moins nombreux, sont également menacés.
Ces animaux ont été, et sont toujours, victimes de l’Homme (chasse pour leur fourrure, trophée, protection du bétail, extension des cultures, etc.)
Dès 1991 en Namibie, des personnes alarmées par le risque de disparition complète de ces animaux, ont créé une fondation, AFRICAT, dont l’objectif a été et est la sauvegarde, la protection et l’espoir de voir se maintenir ces espèces.
C’est la réserve d’Okonjima qui abrite la Fondation AfriCat.
Cette Association à but non lucratif “récupère” les carnivores menacés de mort par les fermiers namibiens, soucieux de la protection de leur bétail contre les carnivores sauvages.
Quand l’un d’entre eux rôde, au lieu de le tuer comme avant 1991, ces fermiers appellent la fondation Africat qui vient chercher l’animal.
Là, il est soigné, si nécessaire, reste quelques mois sur le domaine de la réserve où il chasse (Oryx, springbox, kudus, gnous, zèbres… présents sur le site), se reproduit librement sur les 5400 Ha du domaine.
Après un laps de temps suffisant, il est alors transporté à 5/600 km du lieu où il a été “prélevé”, dans un milieu similaire mais où les fermiers ne risquent pas d’attenter à sa vie.
Africat récupère aussi les bébés félins orphelins (mère tuée par les fermiers, braconniers….) et ceux-là restent dans le domaine car ils ne sont plus capables de s’autosuffire. Adultes, ils se reproduisent cependant avec les femelles de passage qui, au moment où elles repartent dans le sauvage, donnent naissance à de nouveaux petits, libres.
Cette fondation est une œuvre d’utilité mondiale qui permet d’espérer que la disparition des guépards, par exemple, ne sera pas une chose inéluctable.
Leurs ressources viennent du fonctionnement des différents hébergements se trouvant sur le site et des dons des membres qui veulent adhérer à la fondation.
En résumé, je peux dire que la plupart des animaux vus dans cette réserve sont des animaux libres et sauvages, momentanément en transit-observation, pour leur sauvegarde dans leur vie future.
Nous qui aimons toutes ces espèces du monde sauvage et menacées nous ne pouvons que soutenir cette belle entreprise de protection !
Okonjima se trouve près de la ville d’Otjiwarongo, sur le plateau du Waterberg.
Sur la Côte Atlantique de Namibie s’est installée l’une des plus importantes colonies d’Otaries du monde.
L’Otarie à fourrure (Arctocephalus pusillus) (Cape fur seal) est un mammifère marin prédateur, de l’ordre des pinnipèdes et de la famille des otaridés.
Les otaries tiennent leur nom du grec qui signifie « petite oreille »
L’espèce est plus ancienne que celle des phoques, avec lesquels il ne faut pas les confondre. Une des différences qui les caractérise étant justement l’absence d’oreille chez le phoque qui n’a qu’un orifice auditif. En pleine saison (reproduction) on en dénombre jusqu’à 300 000…
Mais environ 80 000 y résident en permanence, attirées par les eaux froides du courant de Benguela (courant froid remontant de l’Antarctique).
L’otarie mange environ 10 % de son poids en poisson par jour… ce qui explique qu’elle est parfois considérée par les pêcheurs comme un concurrent redoutable et donc, décimée pour restreindre l’expansion de la colonie…
Cette côte aride, qui borde le Désert du Namib, est ainsi nommée (Côte de Squelettes) car des centaines de bateaux, victimes de ses brouillards récurrents, sont venus s’y échouer et leurs carcasses, toujours visibles sur les plages qui s’étendent sur plus de 150 km, offrent leurs squelettes dénudés aux regards de ceux qui osent s’aventurer jusqu’à ces étranges cimetières marins…
J ’ai eu la grande chance d’aborder cet endroit irréel sous un beau soleil ce qui sur cette côte est rare : le brouillard est habituellement omniprésent à cause de l’air humide marin rencontrant les vents chauds venant des hauts plateaux de l’Est.
Cette côte a été foulée par l’homme européen la première fois en 1485. Un marin portugais, Diego Cão, envoyé par son roi Jean II, crut voir depuis son bateau, après des jours et des jours de mer interminables le long des côtes africaines, quelque chose qui aurait pu être des silhouettes humaines. Il accosta, constata que ces humains étaient… des otaries.
Diego Cão pensait qu’il avait atteint l’extrémité sud de l’Afrique… Il repartit à la conquête des Indes et… disparut.
C’est son compatriote Bartolomé Diaz qui, en 1488, découvrit le Cap de Bonne Espérance mais fit demi-tour sur la pression de son équipage.
Pour finir l’histoire ce n’est qu’en 1498 avec Vasco de Gama que le périple vers les Indes fut complet. Mais ceci est une autre histoire…