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7 février 2019 à 11 h 42 min #11164
Voici un post de Robert Balestra récupéré de l’ancien forum.
Je rentre du Varanger (Norvège) où je suis parti 10 jours avec deux amis pour découvrir les oiseaux de cette région d’Europe si particulière.
Nous avons pris l’avion de Milan via Helsinki pour nous poser à Ivalo dans le nord de la Finlande. Là nous avons loué un voiture et fait nos courses pour éviter le plus possible les magasins et surtout les restaurants Norvégiens qui sont affreusement chers. Pour dormir nous avons opté pour les petits chalets disponibles dans tous les campings (qui sont nombreux) et à des prix raisonnables (entre 55 et 75 euros pour 3). Le midi c’était pique nique sur le terrain.
Pour le matériel, nous avions tous les 3 un 500mm et un grand angle pour les paysages. Nous avons choisis de prendre les tentes affûts pour les leks de combattants sachant que c’est un oiseau très farouche. Ce qui entraine trépied, rotule etc….. De fait, nous avons pris deux bagages en suppléments (60 euros les 2 aller-retour) pour caser tout çà et nous avons profité de remplir le reste de nourriture bien de chez nous !
Robert.
1 – Après un vol de 3h00 pour rejoindre Helsinki, nous avons fait un autre petit vol de 1h30 pour arriver à Ivalo et prendre possession de notre voiture.
2 – Première nuit au delà du cercle polaire sans rideaux occultants ….. déstabilisant
3 – La route E75 qui remonte vers le nord est constellée de lacs et passe dans l’immense forêt boréale composée pour l’essentiel de pins, de bouleaux et de saules. Notre première halte est au « café-mangeoire » très connu de Neljan Tuulen Tupa. C’est un concept qui semble assez répandu sous ces latitudes, les mangeoires sont visibles des tables du café à l’intérieur. Pour l’heure les moustiques ne sont pas encore là et nous en profitons pour faire quelques photos de l’extérieur.
4 – Et très vite les premières découvertes passent devant les objectifs. Le durbec des sapins, ici un mâle
5 – Là une femelle.
6 – Mésange lapone
7 – Et bien sûr les pinsons du nord qui sont l’espèce la plus commune dans cette partie de l’Europe
8 – Mais c’est aussi le domaine des opportunistes
7 février 2019 à 12 h 02 min #11165Nous remontons toujours cette route direction plein nord en traversant ces forêts qui s’étendent à l’infini. Le livre de Pascal Etienne « Norvège, Finlande, Suède, 20 ans de prospection naturalistes » mentionnait cette sensation de vide en parcourant la taïga: « ……tendez l’oreille : rien ! Pas un son, pas un cri, pas un battement d’ailes….. ». Nous avons vu à quel point c’est vrai.
Pourquoi ? Tout simplement parce que la forêt est démesurément vaste et que la faune y est disséminée ……. Et les points d’eau sont si nombreux qu’ils ne sont en aucun cas un point d’attraction où on peut espérer voir un peu plus d’oiseaux.9 – Mais à force de persévérance on arrive à croiser un tarin des aulnes par ci …
10 – Une grive mauvis par là ….
11 – Nous sommes dans le pays du sizerin flammé et dès que nous approchons d’une habitation où il y a quelques nourritures faciles à grappiller on ne peut pas le rater
12 – Nous nous arrêtons à Inari, dernière grand ville avant le Far-west ! Si nous avons oublié que nous sommes aux confins de l’Europe, quelques panneaux indicateurs nous le rappellent. Nous visitons le magnifique musée du peuple Sami où le côté nature n’est pas oublié avec des indications très précieuses sur certaines espèces.
13 – Et puis 2h30 plus tard et 200kms nous arrivons devant le Varangerfjorden …. et plus particulièrement l’Eglise Nesseby où nous avons rendez vous avec un copain qui parcours la Scandinavie depuis de nombreuses années
14 – Là c’est changement de registre ! Même si les oiseaux sont assez farouches (normal avec toutes les cartouches vides que nous avons vu ici et là) c’est l’abondance avec des opportunités photographiques plus nombreuses.
Harles bièvre.15 – Encore un beau flock de harles
16 – Nous choisissons de nous poser à Vestre Jakobselv pour 5 nuits d’où nous rayonnerons le long du fjord. Les chambres sont nickels (500 nok par nuit pour 3 personnes) avec une petite cuisine parfaite et un salon détente devant une mangeoire
17 – C’est l’occasion de faire quelques images sous le soleil de 22h30
18 – Avec ces vieux filets de pêche qui se déchirent au vent un peu comme les drapeaux de prières tibétains.
19 – Mais je n’ai pas perdu de vue les huitriers pie
20 – Ni les sternes arctiques toujours sous cette belle lumière
7 février 2019 à 12 h 18 min #11166Nous commençons par les bords de mer où les oiseaux sont abondants. La météo clémente ne nous permettra pas d’observer les magnifiques canards arctiques qui sont déjà remontés encore plus vers le nord (Eider à tête grise et eider de steller) et le plongeon à bec blanc. Mais pour le néophyte que je suis, il en reste bien assez pour tenter de faire de la photo.
21 – Eider à duvet.
22 – Et bien sûr les pygargues à queue blanche.
23 – Je vois pour la première fois les bécasseaux maubèche en plumage nuptial.
24 – Et je réussi à « cocher » le bécasseau de Temminck en nuptial dans sa zone de nidification
25 – Nous nous rendons à Ekkeroy après Vadso pour voir une immense colonie de mouettes tridactyle. Impressionnant !
26 – Tous les étages sont occupés.
27 – Vu que tout le monde a quelque chose à dire, cest une cacophonie incroyable !
28 – Et comme toujours, les grands corbeaux nichent à proximité de ce « garde à manger » inépuisable. Je précise que toutes ces photos sont faites à partir d’un chemin balisé où des panneaux signalent la zone à ne pas dépasser et donc les zones autorisées.
29 – Les bécasseaux violet eux aussi en plumage nuptial promènent dans les laisses de mer au pied de la falaise.
30 – Lorsque nous repartons du site nous devons attendre que ces sternes finissent leurs affaires au milieu de la route !
31 – Mais elles sont tout de même plus belles en vo
7 février 2019 à 12 h 20 min #11167Je fais une pause pour rappeler que toutes les photos et textes sont de Robert Balestra.
Plus d’infos sur l’auteur :http://rbalestra.wixsite.com/robert-balestra
7 février 2019 à 12 h 29 min #1116932 – Toujours de belles lumières dans les petits ports qui jalonnent cet immense fjord.
33 – Et puis c’est la rencontre avec cet immense rapace que je croise pour la première fois.
34 – L’oiseau est extrêmement farouche et les photos sont faites quasiment toutes de la route qui longe la côte où les oiseaux sont visibles perchés sur des rochers ou au sol entrain de manger leur prise.
35 – Ici c’est l’abondance et les ornithologues s’amusent à chercher les goélands arctiques (G. bourgmestre, G. à bec cerclé etc…) dans ces rassemblements
36 – Pour l’heure nous nous contentons des goélands cendrés
37 – Et des eiders à duvet
38 – La corneille mantelée est omniprésente dans cette partie de l’Europe
39 – Tout comme les goélands argentés ou marins.
40 – Mais il est temps de gagner l’intérieur des terres pour voir et tenter de photographier ceux pourquoi nous sommes venus.
7 février 2019 à 12 h 37 min #1117141 – Donc je reviens vers vous avec ce nouveau biotope. C’est une sorte de lande constellée de lacs plus ou moins petits. Malgré la rudesse des lieux où le vent rêgne en maître on trouve encore des habitations où les gens vivent à l’année. Ils vivent de quoi ? On se le demande encore ….. Mais ils vivent bien à en voir les Audi 4×4, moto-neige et autres quads garés devant les habitations.
42 – Mais au bout d’une demi-heure de piste plus ou moins chaotique les maisons disparaissent petit à petit et nous rencontrons enfin notre premier lek de combattants variés.
43 – Mais la météo est très changeante et lorsque le soleil pointe son nez, le voile atmosphérique est incroyablement dense. Je n’ai jamais vu çà, c’est impossible d’avoir une mise au point parfaite à quelques mètres d’un sujet.
44 – Bref tant bien que mal nous attendons les nuages.
5 – Un ami rencontré quelques jours avant nous avait indiqué ce lek et nous avait précisé qu’il ne fallait pas dépasser les pierres qu’il avait posés au sol. C’était la limite pour ne pas perturber les oiseaux et donc pour qu’ils ne partent pas ou le cas contraire pour qu’ils reviennent. Avec nos 500mm nous étions encore plus loin, dans la voiture.
Certes, c’était un peu loin mais nous avons pu faire nos premiers clichés46 – Même si je suis conscient que je ne vais pas pêter l’audimat avec les photos que je fais, je suis super heureux d’avoir vu ce spectacle que je souhaite à tous photographes quels qu’ils soient de voir çà un jour, magnifique !
Mais nous allons plus loin sur la piste pour voir un peu ……. et puis au bout d’un petit quart d’heure nous repérons un autre lek au bord d’un lac, mieux placé.
Nous allons pouvoir y accéder à couvert et les alentours nous montrent qu’il est possible de se cacher dans des replis de terrain. Les bottes, les gants, l’ensemble gore-tex et le bonnet sont mis. Les tentes affuts, bâches et filets sont embarqués, c’est parti !47 – Effectivement c’est mieux !
48 – Avec tous ces costumes, le mot « varié » qui va avec combattant prend tout son sens !
49 – Une femelle arrive ….. les courbettes s’enchaînent mais nous n’avons pas droit aux combats. Le copain nous avait avertis, les combats sont presque finis, c’est mou en ce moment …..
50 – Tant pis on fera avec, déjà content d’en avoir pris plein les mirettes
7 février 2019 à 12 h 43 min #11172Nous avons fait ces photos lors de notre approche, lorsque nous sommes arrivés à cette distance les oiseaux n’ont pas manifesté d’inquiétude, nous sommes donc restés à cet endroit puisque çà nous allés aussi. Nous étions un peu dissimulés dans les plis de terrain. Nous nous sommes recouverts de filets et de bâches camouflage. C’est difficile d’installer une tente affût là bas avec le vent fort omniprésent.
Les combattants ont vraiment un comportement prévisible. Il tolère une présence humaine non dissimulée jusqu’à une certaine distance (je dirais 50 à 60 mètres). Il y a un lek à côté d’une aire de pique nique (table et bancs) et les oiseaux continuent leurs salades pendant que les gens mangent, parlent et rigolent…..
Si l’approche se fait délicatement, on peut arriver à 30 mètres mais pas plus. Ensuite çà décolle et ils vont attendre à distance que la zone devienne sûre pour revenir. Les 4 leks que nous avons vus sont tous sur de petits monticules. Si on est trop près les oiseaux se mettent derrière le monticule et vous ne faites que des photos de tête ! D’où l’intérêt de trouver la bonne distance, premièrement pour ne pas les gêner et ensuite pour faire des photos digne d’intérêt.Mais si je devais retourner là bas je ne ferai pas comme çà. L’idéal serait de trouver un lek isolé où tu n’es pas dérangé, il y en a si vous n’avez pas peur de marcher un peu pour s’éloigner des pistes. Ensuite vous installez un affût fixe sommaire mais efficace avec faible hauteur (pour qu’il soit discret dans ces paysages désespérément plats) et résistant au vent avec des bois, bâches (ne pas oublier les piquets) et filets, je vous fais confiance pour çà. Vous le laissez en place le temps de vos photos, je suis sûr que c’est la solution. Même si ces oiseaux sont un peu farouches, je pense qu’ils doivent vite incorporer l’affût dans leur environnement.
Le problème lorsque je pars à l’étranger de courtes périodes et que je ne suis pas sûr de revenir, j’ai toujours le même dilemme. Rester plusieurs jours sur la même espèce où visiter plusieurs biotopes pour voir d’autres paysages et chercher de nouveaux oiseaux, il y en a tant à voir !!!! Les combattants étaient une rencontre phare de notre séjour, nous leurs avons consacré 2 jours plein mais pour tenter de faire les photos dont je rêve. Je pense que c’est possible mais il faudrait leur consacrer au moins le double de temps et surtout venir plutôt en saison pour voir les combats à leur apogée, mi-mai d’après les gars sur place. Sans compter qu’il faut faire plusieurs leks pour chercher celui qui va pour nous avec de jolis bokeh etc…. le notre était à côté d’un lac et du coup, cette bande bleue sur toutes mes photos ne m’enchante guère
J’étais avec deux copains qui me semblaient plutôt partisans pour voir autres choses et tenter de nouvelles espèces. Et puis c’est vrai que nous étions déjà contents des photos réalisées même si elles n’ont rien d’exceptionnelles comme je l’ai écris. Comme j’étais partagé, j’ai également opté pour ce choix.
Je vous conseille je petit fascicule très bien fait qui ne coûte que 8 ou 9 euros. Il date de 2004 mais les infos sont pour la plupart encore d’actualité (ce qui n’est pas valable pour tous les titres, notamment le Maroc, soit dit en passant) : http://www.birdguides.com/webzine/article.asp?a=2395
Robert.
13 mars 2019 à 11 h 36 min #11467Et bien voilà la réponse à ma question sur le Varanger posée il y quelques jours…Nous allons y passer en juin mais pas question de faire de la piste avec le camping-car !…Ca semble en tous cas bien beau et interessant !
cordialement,
Alain
13 mars 2019 à 15 h 55 min #11468Bon bah j’ai hâte de découvrir ton fil
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