L’ouïe, l’odorat ; déceler les déplacements des sangliers est relativement facile. Leur odeur peut nous aider. A l’époque du rut, elle flotte dans la forêt. Le passage d’un cerf nous permet de localiser son emplacement. Mais pour entendre et prévoir l’arrivée d’un chevreuil, si nous avons décidé d’un affût naturel sur le passage, il nous faudra nous fier à l’horaire de ce passage après bien des observations.
La vue ; il nous faudra, là aussi, une grande habitude pour repérer dans les tamis cette biche et son jeune qui, immobiles, nous observent. Je passe rapidement sur le mimétisme du lagopède ou de la bécasse des bois. Même avec une grande expérience, il est impossible de déceler leur présence à nos pieds.
Toutefois l’ouïe offre le plaisir d’écouter tous les chants des oiseaux, les appels croissants des faisans mâles, cris curieux et qui portent très loin. KORRK-KORK.
Votre tenue vestimentaire est également importante. Celle-ci devra être discrète et se confondre avec la nature. Les treillis de l’Armée (français, allemands ou américains) sont des tenues tout à fait adaptées. De plus ces treillis comportent de nombreuses poches, ne sont pas fragiles et supporteront toutes les situations que nous pourrons rencontrer. Certains pantalons sont serrés dans le bas et possèdent un cordon, pour nous permettre de les enfiler dans des bottes. Les filets de camouflage, plus difficiles à trouver, sont eux aussi très utiles, voir indispensables. Enfin le matériel photographique devra aussi être camouflé. Par exemple : les parties chromées seront recouvertes d’adhésif noir ou camouflé, ou de feutrine. A tout cela s’ajoute d’autres règles, mais celles-ci figurent dans notre manuel.
Voilà. Nous pourrons, si vous le souhaitez, parler du matériel une prochaine fois.
La chasse photographique est une philosophie. Elle est régie par des règles : respecter et protéger la vie animale.
Maurice Chatelain
Texte paru dans le n°23 de TELEOBJECTIF en juillet 1985